Interview

Le Figaro.fr

Didier Candelot, Président de Physidia, invité de l’émission ITINERAIRE ENTREPRISE

Physidia : l’expert français de l’hémodialyse fréquente à domicile

Physidia est l’expert français de l’hémodialyse fréquente à domicile. Seule entreprise française du domaine de la dialyse, Physidia occupe une place de choix dans l’industrie Medtech nationale en développant une solution qui répond aux besoins thérapeutiques et de confort des patients ainsi qu’à la maîtrise des dépenses de santé.

Une entreprise de renommée internationale

Société angevine créée en 2010, Physidia a su passer rapidement d’un statut de start-up à celui d’une entreprise de notoriété internationale. Son système S3 repose sur des brevets qui bouleversent les technologies classiques des équipements d’hémodialyse. Comme Didier Candelot, Président de Physidia, le précise, l’innovation est dans l’ADN de Physidia. Les dernières évolutions des produits ont vu le jour en maintenant l’état d’esprit de départ de challenger les habitudes et de sortir des sentiers battus, mais toujours avec un but précis – plus de facilité d’utilisation et plus de confort pour le patient. « Le patient est toujours au centre des réflexions, c’est la force motrice de notre équipe. Nous sommes des passionnés ».

Physidia fait partie des 110 entreprises en plus forte croissance en France tous secteurs confondus et est classée à la 1ère place parmi les entreprises de la santé selon le classement Les Echos et Statista publié en février 2021. Le Financial Times place également l’entreprise dans la catégorie à plus forte croissance en Europe. C’est une reconnaissance pour le chemin parcouru par l’entreprise depuis 10 ans.

Encore thérapie niche en France, le traitement d’hémodialyse à domicile rencontre un vif succès dans les autres pays développés. Physidia y a cru très tôt, et œuvre quotidiennement pour son développement en France.

 

10 ANS PHYSIDIA

 

Le retard français de l’hémodialyse fréquente à domicile

La dialyse est une méthode de suppléance rénale qui consiste à épurer le sang lorsque les reins sont défaillants. 45% des personnes atteintes d’insuffisance rénale bénéficient d’une greffe rénale, et le reste de ces patients, soit 49 000 personnes, doit être traité par dialyse. Dans 93% des cas, les patients sont dialysés en établissement de santé. Pour cela, les patients se rendent dans le centre de dialyse 3 fois par semaine pour 4 heures de traitement. Une alternative au traitement en centre est la dialyse à domicile, mais en France seulement 7% des patients en bénéficient. Les deux modalités utilisées à domicile sont la dialyse péritonéale (6%) ou l’hémodialyse à domicile (1%). Pourtant, cette dernière permet aux patients de mieux s’organiser, de continuer à exercer une activité professionnelle et de retrouver une meilleure qualité de vie.

La France est largement en retard dans le développement des thérapies rénales à domicile, par rapport à ses pays voisins. Des initiatives politiques fortes pour leur développement ont été mises en place au Royaume Uni ou en Belgique avec un objectif de 25% pour la première et 40% pour la seconde. L’ambition est encore plus grande aux Etats Unis, où l’administration américaine s’est fixée l’objectif qu’un patient sur deux entrant en dialyse en 2025 devra être traité à la maison. L’engouement pour cette thérapie est aussi lié au moindre coût global qu’elle représente pour les systèmes de santé. Mais pourquoi la France est-elle autant en retard dans ce domaine ?

Plusieurs raisons expliquent ce retard. Parmi les plus notables, on peut citer le manque d’incitations financières accordé à l’hémodialyse à domicile par rapport aux traitements en centre, le manque de formation des équipes médicales, ou l’exigence de la présence d’une tierce personne pendant le traitement. Aujourd’hui, ces freins sont identifiés et la volonté de faire progresser la thérapie est clairement affichée, la question est de savoir quand. Les associations des patients sont toutes alignées dans leurs efforts pour faire progresser cette thérapie, plébiscitée par les patients.

 

L’hémodialyse fréquente à domicile

L’hémodialyse fréquente à domicile est reconnue comme l’une des thérapies les plus physiologiques pour les patients en insuffisance rénale, Les séances de dialyse sont réalisées 5 à 6 fois par semaine, pour une durée de 2h environ. Grâce à l’élimination quotidienne des liquides et des toxines accumulées, les complications cardio-vasculaires sont largement réduites, la récupération est rapide et le sentiment de fatigue est réduit. A cela s’ajoute le gain du temps lié au transport 3 fois par semaine jusqu’au centre de dialyse, rendant difficile l’organisation de la vie professionnelle ou personnelle des patients. Il faut savoir que 83% des patients dialysés de moins de 65 ans ne peuvent poursuivre leur activité professionnelle. Avec la dialyse fréquente à domicile, les patients gèrent eux-mêmes leurs séances en fonction de leurs choix de vie.

La pandémie actuelle liée à la COVID-19 a mis en évidence un autre avantage de la dialyse à domicile : une meilleure protection face aux contaminations. Les publications sur les infections à la COVID–19 des patients insuffisants rénaux démontrent que les patients traités en centre sont trois à quatre fois plus exposés au risque de contamination que ceux traités à domicile (11% par rapport à 3%). La pertinence de proposer ce traitement à une plus large population est devenue encore plus évidente.

 

Physidia – une vision internationale de l’avenir

Comme le souligne Didier Candelot, Physidia est aujourd’hui la seule entreprise de l’hémodialyse qui est concepteur et fabricant en France. Reconnue au niveau national pour son expertise, son avenir est dorénavant au-delà des frontières hexagonales. Physidia a déjà créé une filiale au Royaume Uni et est présente dans plusieurs pays européens via des distributeurs. Le nouveau défi est clairement international et Physidia a l’ambition d’aller beaucoup plus loin. D’après Didier Candelot « Les concurrents de Physidia sont pour la plupart des entreprises anglo-saxonnes, qui ont pour cible première la conquête du marché américain, un marché 10 fois plus grand qu’en France. Et ils lèvent très facilement des dizaines de millions d’euros pour soutenir leur croissance ». Pour rester compétitive sur le front global, Physidia doit poursuivre sa croissance et son développement. Le statu quo sur les succès actuels n’est pas envisageable. Ainsi, Physidia continue à investir en R&D pour préparer les technologies de demain. « Nous préparons également l’enregistrement FDA qui nous permettra de franchir un palier important dans l’expansion internationale. »

D’après Didier Candelot, Physidia fait partie des pépites nationales, avec un savoir-faire et des technologies de haut niveau, et qui cherchent à maintenir l’ensemble de la chaîne de valeur sur le sol français. Pour Physidia, pouvoir garder le socle de l’entreprise en France est une fierté et une priorité. Sa croissance est synonyme de création d’emplois, car en 3 ans Physidia a passé de 20 à 60 employés et continue à croître.

 

Physidia : l’expert français de l’émodialyse fréquente à domicile

Pour cette pépite française, l’enjeu est de taille, et le rôle du gouvernement français dans le soutien aux entreprises nationales est majeur. Celui-ci s’est fixé un objectif de reconstruire le tissu industriel français, ce qui signifie en premier lieu de soutenir les sociétés porteuses de technologies d’avenir. Ce soutien doit d’abord être politique, par des décisions stratégiques avisées, et ensuite financier grâce à un accès facilité à des fonds pour l’innovation ou le développement. C’est à ces conditions que des sociétés comme Physidia pourront continuer à exporter leurs technologies sous pavillon tricolore.